Différences entre les versions de « Rêves de Destruction »
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Version du 5 janvier 2015 à 14:26
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« Rêves de Destructions » est l'une des trois premières séries Web sorties sur BIONICLEstory.com en 2007. Elle raconte la confrontation entre Lesovikk et Karzahni, dans les eaux de Mahri Nui.
Chapitre 1
Sauvetage !
Le Ta-Matoran nommé Sarda avait compris qu'il était en train de vivre ses derniers instants. Lui et ses amis avaient été capturés par Pridak, le chef des Barraki, et emprisonnés dans une grotte sous-marine. Pridak se fâcha lorsque les Matoran refusèrent de lui donner des informations. Il saisit Sarda et le jeta en dehors de la grotte, au milieu d'un groupe de requins Takea affamés.
Il avait deviné ce qui allait se passer. Il ne serait pas capable de résister à une horde de requins plus de deux secondes. Il espéra que sa mort soit rapide.
Quelque chose arriva vers lui, mais ce n'était pas un requin Takea. C'était une figure masquée sur une Traîneau des Mers mécanique, brandissant une épée. Tout à coup, le nouveau venu fonça au milieu du groupe, chassant les requins. Avant qu'il ne revienne, un courant marin les envoya loin de cet endroit.
Abasourdi, Sarda put voir son sauveur approcher. Y avait-il quelque chose de familier chez lui ? Sarda n'en était pas sûr. Mais il semblait que l'étranger connaissait le Matoran.
« Sarda ? » dit-il. « C'est toi ? »
« Bien sûr » Répondit Sarda. « Et en ce moment, j'ai des amis dans cette grotte. Si tu es de mon côté – le bon côté, – avec cette épée tu pourrais m'être d'une grande aide. »
Le nouveau venu regarda l'entrée de la grotte, au loin, alors que les requins Takea s'apprêtaient à attaquer. Puis il se retourna vers Sarda. « Quelqu'un m'a dit, une fois, que le savoir pouvait être une meilleure arme qu'une épée. »
Quelque chose dans les paroles de l'étranger fit une étincelle dans la mémoire de Sarda. Il le regardait de près depuis son arrivée. Son apparence ne lui était pas familière, mais cette voix…
« Toa Lesovikk ? » demanda Sarda, presque apeuré d'avoir raison sur l'identité de l'étranger. « Mais… Comment pourrais-tu être ici ? »
Le Toa sourit légérement. « Oui…Je suis bien Lesovikk, cependant personne ne m'a appelé Toa depuis très longtemps… Quant à mon arrivée ici…C'est une très, très longue histoire, mon ami. »
Chapitre 2
Alors que Toa Lesovikk commençait son aventure avec Sarda, aucun des deux ne se doutait qu'ils étaient suivis par un être dont les yeux luisaient de folie…
Cet être, qui était Karzahni, avait voyagé jusqu'aux profondeurs du Puits. Son voyage avait commencé dans son propre royaume isolé et interdit. Il rencontra alors 6 Matoran errants, et il essaya de les capturer comme il avait fait avec d'autres des millénaires auparavant. Ces Matoran s'échappèrent, mais pas avant de lui avoir appris l'existence d'êtres encore plus puissants que lui : l'esprit divin Mata Nui, et le maléfique Makuta.
Il apprit que Mata Nui était endormi, et que Makuta était présumé mort. Cela signifiait qu'il y avait une opportunité, pour un gouverneur, de saisir le pouvoir. Il suivit les Matoran jusqu'à une île nommée Voya Nui, et les vit se transformer en puissants Toa. Il fut témoin de leurs batailles contre des traîtres appelés Piraka pour posséder le Masque de Vie. Lorsque les Toa descendirent dans les profondeurs de l'océan, Karzahni les suivit, en restant assez loin pour ne pas être remarqué.
Traversant le Puits, il perdit son sens de l'orientation lorsque les Eaux Noires le transformèrent. Il perdit la trace des Toa et erra pendant quelque temps avant de trouver cet étrange Toa qui parlait avec un Matoran. Il ne savait pas qui était ce ‘Lesovikk', ni même pourquoi il était là… Peut-être qu'il était lui aussi à la recherche du Masque de Vie ? Mais il en avait appris assez sur les Toa ces derniers jours pour savoir qu'ils étaient des ennemis très puissants.
Préparant une de ses chaînes, il la souhaita que'elle s'enflamme. La faisant tournoyer au-dessus de sa tête, il la laissa voler. La chaîne entoura Lesovikk, qui cria de douleur. Karzahni le tira brusquement par les pieds pendant que le Ta-Matoran chargeait.
« Arrête ! Laisse-le seul ! » Cria Sarda.
« Ca n'a aucun sens », dit Karzahni. « Il y a une guerre à faire en ce lieu, et un univers entier à gagner. Mais d'abord… Je dois aiguiser mes griffes au combat. Quand j'en aurai fini avec vous, je serai enfin prêt… prêt à conquérir ! »
Chapitre 3
Lesovikk lutta en vain pour échapper aux chaînes brûlantes de Karzahni. Le visage souriant de Karzahni le regardait tout le temps.
« Ne te fatigue pas à te battre », dit son ravisseur. « Personne, pas même les légendaires crabes Manas, n'a été capable de briser ces chaînes. »
« Tu…Tu ne te souviens pas de moi ? » dit Lesovikk. « Non, je suppose que tu ne te dois pas te souvenir… Mais nos chemins se sont croisés, autrefois. C'était il y a des milliers et des milliers d'années. Je suis dans ton royaume, pour libérer mes amis qui avaient été envoyés là-bas par un Turaga fou. J'étais renvoyé par tes crabes Manas, mais je revenais, encore et encore… Pour échouer à chaque fois. Mais lorsque j'ai réussi a éviter tes gardiens, mes amis avaient été exilés de ton royaume, je ne savais pas où. »
Karzahni se mit à rire. « Donc, l'échec n'est en aucun cas nouveau pour toi, toa. Tu peux être sûr que ta défaite, aujourd'hui, ne sera pas une surprise. »
« Ce n'est pas un échec ! » lança Sarda. « Je me souviens ! Je me souviens du temps où Lesovikk défendait notre territoire des Rahi et des autres choses qui nous menaçaient… je me rappelle du temps où il est parti avec son équipe, et ne revint jamais… Du moins, pas lorsque j'y étais encore. Ce n'est pas un échec… Il ne l'a jamais été… C'est un héros ! »
Lesovikk regarda le Matoran. Personne, depuis très, très longtemps, ne l'avait appelé « héros ». Ce mot lui envoya comme une secousse d'énergie. Rassemblant tout ce qui lui restait de son pouvoir, Lesovikk contracta ses muscles et saisit les chaînes de Karzahni.
« Impossible, murmura Karzahni. « Tu étais à terre… vaincu… assommé. »
« Je suis assommé, dit Lesovikk. Se redressant sur ses jambes. « Choqué et étonné également, que tu ais pensé que de simples chaînes métalliques puissent retenir un Toa. »
Il y avait quelque chose dans le regard du guerrier qui faisait hésiter même le puisant Karzahni. Epuisé et affaibli, Lesovikk restait quand même debout, les armes prêtes pour la bataille.
« Désormais, tu ne ressemble plus à rien d'autre qu'un dîner de Rahi », dit le Toa de l'air. « Réessayons. »
Chapitre 4
Lesovikk était debout, prêt à combattre. Devant lui se trouvait son vieil ennemi, Karzahni. Devant un Toa particulièrement combattif, il aurait dû être au moins un peu inquiet. Pourtant, il souriait.
« Nous n'avons pas de raison de nous battre, pas la moindre », dit Karzahni. « Pourquoi dépenserais-je mon énergie pour toi, quand il y a une cible plus facile à avoir ? »
Le méchant de couleur vert-émeraude tourna son regard vers Sarda, le Ta-Matoran qui nageait non loin de là. Utilisant son pouvoir de montrer aux gens ce qui pourrait arriver ou ce qui aurait pu se passer, il toucha l'esprit de Sarda. Le Matoran se raidit lorsqu'il eut une vision dans ses pensées, une vision du jour où Mahri Nui se détacha de son île et tomba dans la mer.
Dans la vraie vie, Sarda survécut à la noyade, sauvé par une bulle d'air émise par les Algues d'Air en dessous. Mais dans la vision donnée par Karzahni, il ne survécut pas. Aucun matoran ne survécut : ils se noyèrent tous avant même de pouvoir atteindre les eaux noires du Puits. C'était une sentiment horrible et les yeux de Sarda s'élargirent de peur.
« Arrête ça tout de suite ! » lança Lesovikk. Comme Karzahni ne répondait pas, il envoya un mini-cyclone de son épée, touchant le méchant. Ce fut assez pour déconcentrer Karzahni, mais les dégâts étaient faits : Sarda s'était écroulé au fond de l'océan, choqué et apeuré.
« J'ai autre chose à faire que de jouer avec quelqu'un comme toi », grogna Karzahni. « Donc, vas-tu me combattre, ou aider ton petit ami ? »
Lesovikk voulait frapper la face souriante de Karzahni. Malheureusement, il put voir que la bulle de Sarda avait disparu : Le matoran était en train de se noyer !
« Ce n'est pas terminé, Karzahni », dit le Toa. « Où que tu aille, tu ferais bien de surveiller tes arrières… Car un jour, tu me verras. Et je te jure que je serai la dernière chose que tu verras. »
Chapitre 5
Il n'y avait pas de temps à perdre pour sauver Sarda. Récupérant le corps du Matoran, Toa Lesovikk l'envoya vers une bulle d'air à proximité. Ce qui suivit fut la chose la plus étrange qu'avait vu Lesovikk depuis des dizaines de milliers d'années.
Au début, cela sembla marcher. Sarda sursauta, choqué, mais la bulle d'air vital faisait son travail. Puis il sembla qu'il était en train de se noyer, cette fois dans l'air. Ce fut après que Lesovikk remarqua des changements sur le corps de Sarda. N'étant plus protégé par la bulle d'air, les eaux du Puits étaient en train de le transformer. Il était devenu un être à respiration sous-marine, et l'air était désormais un poison pour lui !
Hâtivement, Lesovikk le libéra de la bulle. Sarda prit une grande ‘respiration' d'eau, et son spasme cessa.
« Est-ce que ça va ? » dit Lesovikk.
Sarda sourit faiblement. « Tu… Tu m'as promis une histoire. »
Lesovikk acquiesça et commença à parler. En un minimum de mot, il raconta à Sarda comment son équipe et lui étaient partis pour une mission vitale des décennies auparavant. Lesovikk hésita pendant une seconde cruciale durant une bataille, ce qui engendra la mort de toute son équipe. Rongé par la culpabilité, il retourna chez lui… Pour découvrir que les matoran avec qui il s'était lié d'amitié avaient été envoyés au royaume de Karzahni.
Incapable de les libérer, Lesovikk était devenu un vagabond. Il s'était trouvé un nouvel équipement entre temps, dont un traîneau volant et sous-marin. Il avait fait de bonnes actions, mais jamais assez pour pardonner ses erreurs passées.
« Alors l'heure de le faire est peut-être venue », dit Sarda. « Karzahni est une menace. S'il venait à s'allier avec les Barraki, Mahri Nui n'aurait plus aucune chance. Nous devons l'arrêter ! »
Lesovikk secoua sa tête. « S'il est arrêté ici, il se contentera de revenir à son royaume et faire encore plus de mal au Matoran prisonniers chez lui. Non, Sarda, nous devons faire autre chose que l'arrêter : nous devons le détruire. »
Chapitre 6
Karzahni tira fortement sur ses chaînes brûlantes, déchirant l'épée de feu noire de la main du robot Maxilos. Avec un second coup, il fracassa le Toa de l'Eau qui nageait derrière Maxilos.
Il se dirigeait vers les installations Matoran lorsqu'il vit Maxilos, le Toa désormais détruit, et un Toa de la Glace qui nageait dans la direction opposée. Son ouïe fine lui permit d'entendre le robot parler d'un certain « Sceptre d'Artakha ». Karzahni connaissait bien Artakha… Et il le détestait… Et si quelque chose lui appartenant se trouvait ici, il devait être récupéré ou détruit.
Le Toa de la Glace se retourna pour l'attaquer. Mais Karzahni lui lança une vision d'échec cauchemardesque, tellement horrible qu'elle aurait plongé n'importe qui d'autre qu'un Toa dans une intense folie. Il ne restait plus qu'à s'occuper du robot.
« Parle, machine », dit Karzahni. « Je sais que tu as une voix. Je suis Karzahni, et je voudrais savoir : Qu'est-ce que le bâton d'Artakha, et où puis-je le trouver ? A moins que je ne doive te démanteler, afin d'extraire ces informations de ton esprit mécanique ? »
Le robot dit quelque chose en réponse, mais si bas que même Karzahni ne put l'entendre. Il se rapprocha du robot, de plus en plus près. De toute façon, le robot était désarmé.
« Intéressant », dit Karzahni. « Même si l'apparence n'est pas familière, tu as la puanteur d'Artakha sur toi. Raison de plus pour te mettre en morceaux. Parle fort, misérable machine, je n'arrive pas à t'entendre ! »
Le bras droit de Maxilos se rua plus vite que tout ce que Karzahni ait déjà pu voir. La main du robot agrippa sa gorge et la serra.
« Je disais donc, voici Karzahni », répondit le robot. « Karzahni, le geôlier des Matoran… Karzahni, celui qui aurait pu être le symbole même du mal… Karzahni, la folie… Et très bientôt une folie morte. »
« Qui es-tu ? » Demanda Karzahni.
« Je suis Makuta », répondit le robot. « Je suis le pouvoir. Tu as détruit mon Toa et retardé mon passage… »
Makuta, dans le corps de Maxilos, lança Karzahni sur le sol des profondeurs. Il glissa entre les rochers et atterrit sur le sol dur, se retrouvant presque complétement enseveli dans la vase. Grâce à la perte de concentration de Karzahni, Matoro put se libérer de la vision qui le paralysait.
« Et je déteste être en retard, » finit Makuta.
Karzahni se redressa sur ses pieds, remettant un bras abîmé en place. « Oui. J'ai entendu parler de toi, Makuta. Un tyran de pacotille qui veut devenir le seigneur des Matoran… Comme si être adoré par des insectes signifiait quelque chose. Je ne sais pas où tu allais… Mais ton voyage s'arrête là. »
Matoro sentit une grande perturbation dans l'eau. Il se retourna pour en trouver la source et sursauta à sa vue. C'était des crabes Manas – ils étaient des centaines – énormes et affamés, et chacun n'avait qu'une idée dans son esprit bestial :
Tuer les ennemis de Karzahni.
A SUIVRE DANS LE CHAPITRE 5 DE « DANS L'OBSCURITÉ ».
Chapitre 7
Le hurlement de Makuta s'arrêta et fut rapidement remplacé par le silence. Matoro se demanda se qui s'était passé : le pouvoir de Karzahni avait-il détruit Makuta, l'avait-il rendu fou… Ou même tué ?
Mais un regard sur le robot Maxilos que possédait Makuta lui donna la réponse. Ses yeux étaient fixés sur Karzahni en un regard d'autant plus effrayant qu'il ne montrait pas la moindre émotion. Après un long moment, Makuta parla.
« Tu… as fait… une erreur, Karzahni, » dit-il. « Vois-tu, je ne fais pas de cauchemar… »
D'un puissant coup de poing, Makuta envoya Karzahni à terre. « Je les donne. »
Debout devant son ennemi tombé, Makuta murmura : « Tes sombres attaques sont impressionnantes, tyran… Mais n'oublie jamais qui est le vrai maître des ombres. »
Après cela, Makuta plongea par télépathie dans l'esprit de Karzahni. C'était un assemblage complexe de rêves fous, d'ambitions brûlantes, de mémoires dévastées, et de vieilles peurs enfouies. Makuta réfléchit à chaque attaque qu'il pourrait lancer, et les rejeta toutes. Karzahni l'avait mentalement blessé. Il devait en payer les conséquences.
Saisissant l'esprit de Karzahni grâce au sien, il le déchira en lambeaux. Puis, d'un échantillon minuscule de son pouvoir magnétique, il envoya le dictateur au fond de l'océan, jusqu'à ce qu'il ne le voit plus.
Toa Lesovikk avait assisté à la bataille avec Sarda et Idris. Ils avaient découvert la Ga-Matoran, mutée par les eaux du Gouffre comme Sarda venait juste de l'être, et l'avaient ralliée à leur cause. Maintenant les deux Matoran se demandaient si leur quête était toujours nécessaire.
« Karzahni ne semble plus être une menace, » dit Sarda. « Pas après ce que le Maxilos vient de lui faire. »
« Je ne suis pas sur de savoir qui est ce Maxilos ni quels sont ses pouvoirs, » dit Lesovikk. « Mais autrefois je me suis écrasé contre un lion de roche, à moitié mort à causes des blessures qu'il avait reçu lors d'un combat, et fou de douleur. Je pensais que ce serait facile de l'achever et d'arrêter la misère de cette pauvre bête. »
Il fit une pause, et reprit. « Le combat dura 3 jours… Et le lion de roche gagna. Ne sous-estimez jamais un ennemi blessé. »
Lesovikk commença à nager dans la direction où Karzahni se trouvait. « Quoiqu'il en soit, notre ennemi est peut-être plus dangereux qu'il ne l'a jamais été. »
Chapitre 8
Toa Lesovikk, Sarda et Idris nageaient lentement à travers le Gouffre, gardant un œil sur les prédateurs qu'ils pourraient rencontrer. Ils avaient suivi Karzahni, blessé, pendant une grande partie de la journée et l'avaient finalement vu se cacher dans une caverne sous-marine. Lesovikk était sûr que Karzahni ne l'avait pas remarqué, mais il n'allait pas prendre de risques.
« Voici ce que nous allons faire, » dit-il aux deux Matoran. « J'ai repéré de l'équipement dans une cache d'armes des Barraki. Nous allons fabriquer un piège, et ensuite y attirer Karzahni. Après, nous pourrons… »
Lesovikk cessa soudain de parler. Le monde autour de lui avait changé. Il n'était plus dans l'eau, à côté de deux Matoran mutés à la recherche d'un être fou. Non – il était avec son ancienne équipe de Toa – son équipe morte depuis déjà longtemps – et ils étaient en train de se battre pour leurs vies contre un énorme nuage d'acide. Deux douzaines de Rahi et un grand nombre de Matoran étaient déjà vu morts sur cette île, changés en cendres par ces tourbillons de gaz. Maintenant, ceux-ci se tournaient vers les huit Toa qui osaient se dresser contre eux.
Quelque part au fin fond de son esprit, Lesovikk savait que cela s'était passé autrefois. Il avait hésité pendant une fraction de seconde et le nuage avait détruit ses coéquipiers. Mais il y était, et ils y étaient tous, et peut-être avait-il droit à une seconde chance. Il invoqua son pouvoir élémentaire et envoya un cyclone dans le nuage, arrachant toutes ses substances et le dispersant dans le vent.
Et rien qu'avec ça… c'était terminé. Les autres Toa souriaient et lui donnaient des tapes dans le dos, discutant déjà de leur prochaine aventure. Des Matoran reconnaissants sortaient de leurs maisons pour remercier les héros qui leur avaient sauvé la vie. Il l'avait fait ! Il avait battu la créature et son équipe était réunie et en vie !
« Lesovikk ? » dit Toa Nikila. C'était une Toa de la Foudre et sa plus proche amie dans l'équipe. « Tu vas bien ? On dirait que ton esprit est ailleurs. »
« Bien ? » Répondit-il. « Oui…cNon…cC'est juste que…ccela ne m'a pas l'air d'être réel. Comme si ce n'était pas supposé se passer comme ça. »
« Ne soit pas stupide, » rigola-t-elle. « Bien sûr que c'est réel. Nous avons bel et bien gagné, grâce à toi. Nous sommes des Toa. Ne gagnons-nous pas toujours à la fin ? Donc arrête de te mettre à l'écart et viens, les Matoran préparent une fête en notre honneur. »
Lesovikk la suivit, mais ses pensées étaient toujours autre part. Il ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'il n'était pas censé être là, qu'il devait faire autre chose au moment même. Mais quant à sa vraie vie, il ne pouvait pas penser à ce qu'elle était devenue. Et il savait qu'il ne le voulait pas… Parce qu'il avait appris une chose : cela faisait très, très longtemps qu'il n'avait pas été aussi heureux.
Il était avec son équipe, et il avait bien l'intention d'y rester. Rien ni personne ne pourrait l'enlever d'eux, une nouvelle fois.
Sarda et Idris fixaient Lesovikk avec une inquiétude grandissante. Il semblait être en transe, et rien de ce qu'ils avaient fait ne s'était montré capable de réveiller le Toa. Ce fut Sarda qui exprima leurs peurs en quelques mots.
« Lesovikk a dit que Karzahni pouvait nous montrer des versions alternatives de notre destin – d'habitude horribles, créées uniquement pour t'effrayer. Mais, Idris… Que se passerait-il si il te montrait un futur – ou un passé – que tu aurais désiré ? Et si tu la désirais tellement fort… Ne resterais-tu pas coincé dans cette vision pour toujours ?
Chapitre 9
« C'est incroyable ! » soupira Idris, nageant rapidement pour rester avec Sarda. « Voudrais-tu t'arrêter une seconde et écouter ? »
Sarda secoua sa tête. « Tu sais ce qui s'est passé dehors. Karzahni a fait… quelque chose à Lesovikk, je le sais. Cela nous laisse seuls pour le combattre, et c'est ce que nous allons faire. »
Les deux villageois nageaient profondément dans la caverne sous-marine. Karzahni, une incarnation de la peur pour tous les villageois, rôdait quelque part aux alentours. Était-ce de la bravoure que d'avoir osé aller le défier, ou de la folie ? Même Sarda ne pouvait en être sûr.
« Maintenant souviens-toi du plan, » dit Sarda. « J'ai réussi à trouver le matériel dont parlait Lesovikk et créer un piège. Nous faisons en sorte qu'il nous poursuivre, il tombe dans le piège, et vlan ! »
« J'espère juste que c'est lui qui tombera dans le piège », dit Idris. « Et pas nous. »
En dehors de la grotte, Lesovikk restait conincé dans la vision de ce qui aurait pu être vrai autrefois. Son équipe de Toa, qui était morte depuis des milliers d'années en réalité, était encore en vie dans la vision que créée pour lui par Karzahni. Ils étaient tous là : les Toa du Feu, de la Foudre, du Son, du Fer, de la Pierre, de la Gravité et de l'Eau, tous ensembles, formant la toute première équipe de Toa.
Dans son esprit, des millénaires étaient passés, avec de périlleux combats et de grandes victoires. Plus récemment, ils avaient sauvé une bande de Toa assiégés par des Frostelus sur une île lointaine. Un Toa novice, Lhikan, avait fait preuve d'une telle bravoure durant le combat que Lesovikk pensait le recruter. Tandis qu'il observait le champ de bataille, Lesovikk savait que tout allait pour le mieux en ce monde.
« C'était sympa, » dit Toa Nikila, en souriant. « Je ne me lasse jamais de cogner deux têtes ensemble. Eh, certaines personnes suggèrent d'aller patrouiller sur le terrain de chasse des Zyglak la semaine prochaine. Qu'en penses-tu ? »
« Bien sûr, je… » Lesovikk commença, puis s'arrêta. Elle avait dit quelque chose qui avait fait un choc soudain dans sa mémoire. Là-dedans, Nikila et les autres étaient morts, tués par le nuage d'acide qu'ils avaient vaincu longtemps autrefois… Mais attendez, ce n'était pas possible. Ils n'étaient pas morts, ils étaient en vie… Ne l'étaient-ils pas ? Et ils n'avaient pas été tués par un nuage d'acide…
« Des Zyglak, » dit brusquement le Toa de l'Air. « Vous aviez été tués par des Zyglak. »
« Quoi ? » Demanda Nikila. « Ces perdants m'auraient tués ? Pas même dans leur meilleur jour. »
Mais Lesovikk pouvait tout revoir désormais, aussi clairement qu'il pouvait voir l'Armure de Nikila, son trident, et son Masque des Possibilités. C'était lors d'une bataille, il y a bien longtemps, non pas contre un nuage d'acide, mais contre une horde de Zyglak. Il les avait vus arriver, mais il n'avait pas réagit assez rapidement, et… Et…
Et ses coéquipiers moururent. Ils moururent tous.
Il regarda Nikila. Elle devenait floue, se cassant de toute part, comme le faux souvenir qu'elle avait été tout ce temps. Elle le supplia de l'aider, mais il se força à fermer les yeux et se retourna. Il avait perdu sa chance de l'aider, elle ou n'importe qui d'autre, il y avait déjà longtemps.
Quand il rouvrit ses yeux, il était de retour dans le Gouffre. Ses amis étaient partis ; son futur était parti ; tout ce qui lui restait était la vengeance.
Chapitre 10
Toa Lesovikk allait se ruer dans la caverne de Karzahni quand il vit des points rouge et bleu sortant de la grotte. Ils se révélèrent être Sarda et Idris, ainsi que Karzahni les poursuivant follement.
Lesovikk observa les alentours. Le piège semblait déjà être à sa place. Alors que Sarda et Idris émergeaient de la caverne, Karzahni les attrapa et les envoya brutalement sur le côté. Incapable d'arrêter son mouvement, Karzahni déclencha le piège, qui se referma soudainement sur lui.
Le Toa de l'Air avait attendu longtemps ce moment. Désormais, Karzahni allait payer pour ses crimes envers les Matoran. Mais Lesovikk regardait les restes de l'ancien dirigeant terrifiant – maintenant guère plus qu'une simple et pathétique coquille vide, à cause de sa bataille précédente – le Toa se retourna, écœuré. Il n'y avait rien d'autre à faire sur Karzahni que ce qui avait déjà été fait… Et le laisser ici en vie était une pire punition que de le tuer.
« Le Toa qui m'a parlé de cet endroit… Krakua, je crois que c'était son nom… Il disait que si Karzahni était capturé, quelqu'un viendrait le chercher, » murmura Lesovikk.
« Où qu'ils l'emmènent, j'espère qu'ils ont de puissantes chaînes, » dit Sarda. « Mais maintenant… Que faire ? Idris et moi sommes devenu des êtres respirant de l'eau – on ne pourra plus vivre dans notre village maintenant ! Que va-t-il advenir de nous ? »
Lesovikk se retourna un moment pour regarder un étrange personnage, disparaissant avec Karzahni. (C'était Botar de l'Ordre de Mata Nui, un étranger pour Lesovikk) « Suivez-moi, » dit le Toa. Il dirigea les 2 Matoran dans une petite caverne où se trouvaient des pièces d'équipement.
« Je pense que ça doit être une sorte de système pour respirer, » dit le Toa. « J'ai trouvé ça quand j'explorais les alentours. Ça ne marche pas pour respirer de l'air, mais je réussirais peut-être à le réparer pour les personnes qui respirent de l'eau. Le seul problème, c'est qu'il n'y a assez d'équipement que pour une personne. »
Idris regarda Sarda, et ensuite Lesovikk. « Prends-le, Toa. Le monde a besoin de toi. Deux Matoran de plus ou de moins ne poseront pas de problèmes. »
« Je ne sais pas s'il y a encore une place pour moi dans le monde que j'ai connu. De toute façon, je ne suis pas pressé de partir. »
« Moi non plus, » dit Sarda, avant qu'Idris ne lui coupe la parole. « Prends-le, Idris. Retourne à Mahri Nui. Dit leur que... dit leur que je voulais vivre une nouvelle aventure. »
Idris voulait en discuter, mais un bref aperçu des yeux de Sarda lui montra que cela n'apporterait rien de bon. Après de nombreuses heures de travail, Lesovikk réussit à créer une sorte de casque qui permettrait à Idris de respirer de l'eau de mer qui resterait à l'intérieur du casque. Sarda dit adieu à son ami, mais Lesovikk put voir à quel point c'était difficile pour eux deux.
« Où vas-tu aller maintenant ? » demanda le Toa.
« Avec toi, » répondit Sarda. « Je ne sais pas tout ce que tu as subi, mais je pense que tu auras besoin d'un ami. »
Lesovikk réflechit un long moment, puis acquiesça lentement. « Et un rappel de ce que j'étais autrefois… et de ce que je pourrais redevenir à nouveau. »
Ensemble, le Toa et le Matoran nagèrent dans les profondeurs de l'océan, faisant tous les deux attention à ne regarder que devant, et plus jamais derrière.
