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« Tu savais que ça devait aboutir à ça, n'est-ce pas ? Juste nous deux, masque à masque. »
Vultraz à Mazeka

Frères d'Armes est l'une des trois séries Web d'été 2008 publiées sur BIONICLEstory.com. Elle raconte le conflit entre les Matoran Vultraz et Mazeka..

Frères d'Armes
Drapeau Royaume-Uni.png
2008
Greg Farshtey

Chapitre 1

Cinq ans auparavant…

Mazeka plongea de côté alors même que l'épée d'acide coupait l'air là où il se trouvait à l'instant. Il pouvait entendre le sifflement amer des roches centenaires si dissolvant là où était passée. Un peu moins et ça aurait été son armure.

Il tomba au sol et roula, finissant sur ses pieds le poignard à la main. Vultraz posa l'épée juste au-dessus de sa tête, en souriant. « Tu savais que cela devait aboutir ainsi, n'est-ce pas ? » dit le Matoran à l'armure rougeâtre. « Juste nous deux, masque à masque. »

« Ce n'est pas une de tes fables épiques, » répondit Mazeka. « Tu est un traître et un meurtrier, Vultraz. Tu as tué un village entier de Matoran qui ne t'as jamais rien fait. »

« A part avoir un objet que je voulais – une gemme de lave intacte, un objet rare sur la Péninsule de Tren Krom, » répondit Vultraz. « Ils ne voulaient pas me la laisser… Ils pensaient que cela apaisait le volcan ou quelque chose comme ça, le faisait éviter d'exploser… quelques explosions bien chronométrées et une mer de lave plus tard, et ils comprirent à quel point ils se trompaient. »

Mazeka s'avança brusquement. Vultraz fit un pas et frappa son ennemi avec la partie plate de son épée, faisant une marque de l'arme sur son armure. Mazeka tomba en avant au bout d'une colline et se rattrapa juste à temps. La montagne entière était recouverte de cristaux rasants, assez coupants pour briser armure et tissus en morceaux.

« Combien de fois devons-nous faire cela ? » dit Vultraz. « Quand vas-tu donc réaliser que tu n'es pas un Toa… Juste un quelconque villageois fou qui pense devoir risquer sa peau à combattre les méchants ? Rentre chez toi, Mazeka. Retourne vers ta petite vie, avant de me forcer à l'achever. »

Mazeka se remit sur ses pieds, sur la colline. Vultraz avait raison – ce n'était qu'un Matoran, sans pouvoirs de masques ou élémentaires. Bien sûr, Vultraz en était aussi un, mais son vieil ennemi avait assez d'expérience pour mentir, tricher et tuer. Quelques années auparavant, Mazeka n'était qu'un étudiant essayant de résoudre les mystères de l'Univers. Ce fut avant que Vultraz ne tue son mentor et ne vole des tablettes de valeurs contenant les résultats de plusieurs années de recherche. Les deux s'étaient défiés de nombreuses fois depuis ce moment, mais les tablettes n'avaient jamais été retrouvées.

« Baisse ton arme, vieil ami, et vas-t-en, » dit Vultraz.

« Nous n'avons jamais été amis ! » cracha Mazeka.

« Bien sûr que si, » ricana Vultraz. « Toutes ces belles années passées dans notre petit village, en essayant de ne pas attirer l'attention de Makuta Gorast. J'ai juste été le plus ambitieux de nous deux. Je suis parti. »

« Et tu n'as pas arrêté de courir depuis lors, » dit Mazeka. « Il est temps de t'arrêter, avant que tu ne rentre dans quelque chose dont même toi, tu ne pourras pas t'occuper. »

Vultraz chargea, en faisant osciller son épée… mais pas vers Mazeka. Au lieu de cela, il coupa le morceau de roche sur lequel se tenait son ennemi. Il se désintégra devant l'acide et tomba. Mazeka tomba également, s'accrochant au bout et se tenant suspendu au-dessus des cristaux coupants.

« Je ne veux vraiment pas te tuer, » dit Vultraz calmement. « Tu es un lien avec mon passé… Un rappel de toutes les choses que j'ai évité d'être… Mais tu n'arrêtes pas de te mettre en travers de mon chemin, et je ne peux pas laisser faire ça. »

Vultraz leva son épée au-dessus de sa tête et le rabaissa. Mazeka se balança de côté, se poussant avec le sommet d'une main, et utilisa ce moment pour relever ses jambes. Il porta un coup à Vultraz alors même que l'attaque du Matoran envoyait son corps en avant. La combinaison des deux envoya Vultraz tomber de l'autre côté de la colline. Il ne cria pas pendant toute la descente.

Mazeka regarda en bas. Il était impossible de voir le corps de Vultraz de si loin, mais c'était normal, d'un côté. Tomber de plusieurs mètres de hauteur sur des cristaux coupants ne laisserait pas grand-chose à voir. Il se concentra pour essayer de se remettre en sécurité avant de rejoindre son ennemi dans l'autre monde.

Une main couverte d'armure de couleur bleu océan lui saisit le cou et le ramena vers elle. La main appartenait à une guerrière que Mazeka n'avait jamais vu auparavant. Elle portait une masse avec une chaîne et un bouclier, et semblait assez puissante pour achever un requin Takea d'un coup. Ce n'était pas un Toa, mais il n'avait aucune idée de qui elle pouvait être.

« Je suis une… amie, » dit la nouvelle arrivante. « Ne fais pas attention à mon nom. J'ai vu ce qui est arrivé ici. Tu es très brave, Matoran. »

Mazeka remua la tête. « Pas brave. Chanceux. Et je ne suis même pas ça… Il est mort avant de m'avoir dit ce dont j'avais besoin. Maintenant je vais retourner vers mon village et me soumettre à la justice de mon peuple. »

La guerrière remua sa tête. « N'ai pas peur. Tu leur as rendu service et tu seras récompensé… Et qui sait qui d'autre as-tu bien pu aider aujourd'hui ? »

Mazeka ne répondit pas, il recula juste avec la tête baissée. La guerrière le regarda partir. Quand il était presque hors de sa vue, la face et la forme de sa salvatrice commença à miroiter et à changer. En un instant, la puissante guerrière avait été remplacée par Makuta Gorast. Elle regarda Mazeka, puis jeta un coup d'œil à la colline.

« Oui, petit héros, » dit-elle, en souriant vicieusement. « Qui sait, en effet ? »

Chapitre 2

Cinq ans auparavant…

Parfois, un être fait quelque chose de tellement inattendu, de tellement surprenant, que cela l'étonne lui-même. Ce jour-là, il s'agit de Vultraz – et ce qu'il fit fut se réveiller.

Après êtres tombé d'une colline, Vultraz était certain d'être mort. Au lieu de cela, il était allongé sur une dalle dans une chambre sombre, tenu par… Et bien, il y avait des Rahi de plusieurs sortes, et il préférait ne pas savoir de quels types ils étaient, ni pourquoi ils le poussaient. Il se demandait s'il avait survécu d'une certaine façon, seulement pour se faire tirer par un quelconque animal sauvage en tant repas du soir.

Il essaya de bouger, pensant qu'il pourrait peut-être s'échapper rapidement. Mais ses bras et ses jambes étaient retenues par des sortes de vignes. C'étaient soit des Rahi vraiment intelligent, soit quelque chose dans le genre.

Ce quelque chose choisit ce moment pour entrer. Vultraz suffoqua. Il ne l'avait vue que quelques fois, mais il savait que c'était Makuta Gorast. Il essaya de faire croire qu'il était toujours inconscient, meme s'il savait qu'il ne la tromperait pas.

« Je peux lire dans tes pensées, » siffla la Makuta. « Et tes peurs, petit Matoran. Mais tu n'as pas à t'effrayer… tu es en sécurité ici. »

S'il avait osé, Vultraz aurait ri. Personne ne savait ce qui était arrivé aux Matoran qui avaient fini entre les griffes de Gorast, mais il y avait un tas de rumeurs. Elles étaient pire les unes que les autres, et d'autres étaient franchement révoltantes. Vultraz avait fait plusieurs choses particulièrement mauvaises dans sa vie, mais ce n'était qu'un Rahi agréable face à Gorast.

« Si c'était vrai, je t'aurais laissé tomber, au lieu de mettre des Rahi là pour te sauver, » dit Gorast. « D'accord, tu as été endommagé… gravement… mais tu as survécu. »

« Pourquoi… ? » Vultraz s'arrêta. Sa voix ne ressemblait pas à sa voix. Il regarda ses mains – son armure était complètement différente. Que s'était-il passé ? Qu'avait-elle fait ?

« Tu es bien connu sur la péninsule, » répondit Gorast, lisant à nouveau dans ses pensées. « Trop connu pour exécuter mes tâches. Mais ton ennemi s'occupe de faire passer la nouvelle de ta mort, et les changements que je t'ai faits assurent que personne ne te reconnaîtra. »

« Juste… Juste, que veux-tu que je fasse ? » Demanda Vultraz, sachant à l'avance qu'il n'aimerait pas la réponse.

« Je veux que tu me trouves un Matoran, » dit Gorast. « Un Matoran nommé Krakua… Et quand tu l'auras trouvé, voici ce que je veux que tu fasses… »

---

Mazeka retourna à son village, rapportant le mot de la chute fatale de Vultraz. Certains l'accueillirent en héros, même s'il ne se sentait pas ainsi. Il n'avait pas réussi à retrouver ce que Vultraz avait volé, il n'avait pas réussi à le capturer – et alors que la mort du Ta-Matoran mit fin à son mal, ce n'était toujours pas quelque chose qu'il pouvait s'amener à célébrer.

Il était assis seul dans sa hutte cette nuit, quand quelqu'un frappa à la porte. Quand il l'ouvrit, il n'y avait personne. Ennuyé, il claqua la porte et retourna à son lit. Il remarqua alors que la chaise au centre de la salle avait changé de position. Il s'en alla la remettre à sa place, et découvrit qu'il ne pouvait pas – c'était comme si elle était clouée au sol.

« Je ne ferais pas ça, » dit une voix profonde, grinçante. « Tu ne feras que te blesser. »

Mazeka sauta en arrière d'un bon mètre. Il n'y avait personne d'autre, mais quelqu'un lui parlait. Il saisit une arme et se retourna. « Qui est ici ? Montre-toi ! »

« Ah, si je le pouvais, » répondit la voix. « Malheureusement, les expériences n'ont pas toutes des résultats satisfaisants. Au passage, la seule chose que tu pourras avoir en tournant sera un mal de tête. Je suis sur la chaise. »

« Qui es-tu ? » demanda Mazeka, à moitié convaincu que tout ceci n'était qu'une hallucination.

« Mon nom est Jerbraz, autrefois le plus beau et le plus fringant membre de mon petit cercle d'amis... c'était lorsque je pouvais encore être vu. Maintenant, je ne peux plus compter que sur mon charme pour donner une impression... Ça et cette sale épée qui devînt invisible en même temps que moi. Si tu vois la tête de quelqu'un se mettre soudainement à voler sans raisons, ce n'est pas ton imagination »

Mazeka courut jusqu'au mur, essayant de s'éloigner le plus possible de la chaise. « Est-ce pour cela que tu es là ? Pour me tuer ? Je ne t'ai rien fait. »

« Non, » répondit Jerbraz. La chaise se déplaça, comme s'il s'était levé et l'avait remise à sa place. « Mais tu as fait quelque chose de plutôt permanent à un sale petit camarade nommé Vultraz. Et les personnes pour lesquelles je travaille apprécient ce genre d'initiative. Nous voulons te recruter. »

« Pour qui travailles-tu ? » demanda Mazeka, ne voulant toujours pas complètement croire que des êtres invisibles donnaient du travail.

« Si je te le disais, et que tu refusais l'offre, je devrais te… Bon, tu le sais. Alors je suppose que tu n'auras qu'à accepter ou refuser… » Jerbraz donna un petit gloussement. « Ni vu ni connu. »

« Alors peux-tu me dire en quoi consiste le travail ? » Dit Mazeka.

« Oui, » répondit Jerbraz. Mazeka pouvait affirmer que son visiteur se tenait droit devant lui désormais. Un instant après, il sentit un main invisible se reposait sur son épaule. « Il s'agit d'arrêter des personnes comme Vultraz – il y en a plus que tu ne peux le penser – et protéger leurs victimes potentielles. Plus spécifiquement, pour commencer, une cible potentielle – un Matoran nommé Krakua. »

Mazeka pensait à Vultraz, et à tous les mauvais coups qu'il avait faits, toutes les personnes qu'il avait blessées. S'il y en avait d'autres comme lui, volant, tuant et ruinant des vies, comment pouvait-il refuser une chance de les arrêter ?

« Très bien, » dit le Matoran. « Tant que je ne deviens pas invisible moi aussi… Je suis d'accord. Dis-moi juste ce que j'ai à faire… »

Chapitre 3

Cinq ans auparavant…

« Es-tu sûr que c'est un bonne idée ? » soupira Mazeka.

« Non, » répondit l'invisible Jerbraz. « Mais c'est la seule que j'ai eu. »

Les deux étaient aux alentours d'un petit village de la péninsule de Tren Krom. Mazeka ne l'avait jamais vu auparavant, et il avait exploré la plupart de la péninsule au cours des années. Au premier regard, cela ressemblait à un village comme un autre – une série de hutte, une aire de rencontre au centre, et des Matoran se baladant tout autour. La seule chose qui le rendait étrange était le silence absolu qui se sentait à chaque endroit.

« Que se passe-t-il ? » demanda Mazeka, tellement silencieusement qu'il s'entendait lui-même à peine. Malgré cela, un Matoran s'arrêta et regarda autour.

« Ce sont des De-Matoran, » répondit Jerbraz. « Des Matoran du Son. Très sensibles au bruit, ils s'entraînent dès leur plus jeune âge à ne pas en faire plus que nécessaire. De l'autre côté, leur ouïe est tellement fine qu'ils entendent probablement tout ce que nous disons… Et nous entendraient même si nous étions à un Kio d'ici. »

Mazeka considéra cela. « Alors pourquoi chuchotons-nous ? »

« Par respect. De plus ils détestent les sons bruyant – c'est pour cela qu'aucun Toa n'est autorisé dans cet endroit. Là où vont les Toa, il y a des batailles… et les batailles sont bruyantes. »

Mazeka sentit la main invisible de Jerbraz lui tapoter l'épaule. « Krakua est parmi eux, à la gauche de la clairière – c'est celui que tu cherches. Il m'a l'air d'être un villageois comme un autre, mais les personnes aux commandes prétendent qu'il est important. Alors tu y vas et tu le ramènes… avant que quelqu'un d'auter ne le fasses. »

Celui que Jerbraz avait identifié se tenait à l'écart des autres, mais pas par choix. Les autres Matoran l'évitaient, et le lynchaient de loin. Mazeka découvrit rapidement pourquoi : Krakua sifflotait.

« Quelqu'un pense qu'il pourrait devenir un Toa un jour, » continua Jerbraz. « Je comprends pourquoi. Les Matoran avec l'appel sont parfois un peu… excentriques. Presque comme si leur cerveau connait quelque chose qu'il ne leur dit pas. »

A l'appel de Jerbraz, Mazeka s'infiltra dans le village et s'avança vers Krakua. Il fit attention à ne pas faire de bruits. Pas la peine d'attirer une attention indésirable vers lui. Quand Krakua le rejoignit dans les arrières, Mazeka dit, « Tu ne me connais pas, mais j'ai été envoyé ici pour te trouver. »

« Par qui ? » demanda Krakua.

« Je ne peux pas te le dire, » répondit Mazeka.

« D'accord. Et pourquoi ? »

« Je ne peux pas te le dire non plus, » répondit Mazeka, se sentant déjà très inconfortable.

« Y a-t-il une seule chose que tu peux me dire ? » demanda Krakua, frustré.

Mazeka regarda au-dessus de l'épaule de Krakua. Quelque chose se dirigeait au centre du village de De-Matoran. « Oui ! » cria-t-il, en plongeant sur Mazeka. « Crois-moi ! »

Les deux se cognèrent durement au sol. Mazeka posa ses mains sur les récepteurs auditifs de Krakua juste à temps. Un mur de son frappa le village. Péniblement bruyant pour un être aux sens normaux, plus que dévastateur pour un Matoran du Son. Les Matoran tombèrent au sol presque instantanément, surmontés par le son. Mazeka y passa presque également, mais il se battit pour rester conscient et faire ce qu'il pouvait pour protéger Krakua.

Quand l'effet cessa finalement, Mazeka ne pouvait plus entendre sa propre voix. Il appela Jerbraz quelques fois, mais il ne pouvait pas entendre la réponse s'il en avait reçue une et ne sentit pas de tapotement sur son épaule. L'agent de l'Ordre l'avait-il déserté ?

Avant qu'il ne puisse s'inquiéter de cela, quelqu'un entra dans la clairière. C'était un Ta-Matoran, mais pas un connu de Mazeka. Il prit oisivement le dispositif utilisé pour assumer les villageois, sourit, et le lança au loin. Puis il regarda les Matoran inconscient comme s'il en cherchait un en particulier. A certains moments, il utilisait son épée pour en tourner un et avoir un meilleur aperçu.

Mazeka déplaça ses mains de la tête de Krakua. En utilisant un signal des mains, il demanda à Krakua de le suivre. Mazeka commença, mais se prit le pied dans une branche, la coupant ainsi. Il était toujours assourdi, et il ne remarqua ainsi pas le bruit. Mais le Ta-Matoran le remarqua.

Un instant après, Krakua tournait autour de Mazeka. Alors qu'il le faisait, un poignard lancé par le Ta-Matoran s'enfonça dans un arbre près de là. Mazeka sortit sa propre épée, prêt à combattre. Mais le Ta-Matoran ne s'avança pas – en fait, il sembla un peu surpris.

« Vas-y ! » cria Mazeka à Krakua. « Sors d'ici ! Je m'occupe de ça. »

Krakua hésita. Puis ses pieds quittèrent le sol et il s'envola dans la jungle. Mazeka sourit presque – Jerbraz n'était pas parti après tout. Il ramenait Mazeka en sécurité.

Le Ta-Matoran s'avança. Mazeka s'appuya sur ses talons un peu en arrière, près pour faire face à une attaque. Le Ta-Matoran fit quelques tentatives d'attaque, puis partit au travail, en coupant et en taillant. Mazeka para les rafales, lançant même quelques-unes lui-même. Pendant ce temps, quelque chose le perturbait. Il y avait quelque chose de familier chez son ennemi – non pas son aspect, ni sa voix, étant donné qu'il n'avait pas prononcé un mot. Non, c'étaient ses mouvements en combat. D'un moment à l'autre, il ferait quelque chose qui touche un accord familier, puis cela partirait.

Malheureusement, le milieu d'un combat n'était pas le meilleur moment pour essayer de se rafraîchir la mémoire. Le Ta-Matoran prit l'avantage de sa distraction pour le désarmer. Mazeka tenta de retrouver son épée, mais le ta-Matoran se plaça entre lui et son arme. Un mouvement souple et Mazeka avait perdu son masque. Il s'effondra et tomba au sol.

Son ennemi se tenait devant lui, en souriant. Il sortit son épée pour le coup fatal, la bougeant au-dessus de sa tête pendant un moment.

Et ensuite, Mazeka comprit. Quelqu'un ou quelque chose avait changé son apparence, mais l'habitude de faire tourner son épée avant une attaque finale… Une seule personne faisait cela dans les mémoires de Mazeka.

« Vultraz ! » suffoqua-t-il. « Tu es… vivant ? »

« Plus que je ne peux en dire de toi, » soupira Vultraz, alors qu'il faisait bouger son épée rasante au-dessus de la tête de Mazeka…

Chapitre 4

Cinq ans auparavant…

Mazeka se força de rester les yeux ouverts alors que Vultraz approchait son épée de sa tête. Il ne donnerait pas à son ennemi la satisfaction de le voir effrayé.

La lame d'acier coupant s'approcha encore et encore… Mazeka accepta que ce soit la dernière vision de sa vie…

Puis l'épée s'arrêta, à environ un centimètre du masque de Mazeka. Quand il regarda au-dessus de l'épée, Mazeka put voir Vultraz en train de sourire.

« Non, je n'ai pas besoin de te tuer, » dit le Ta-Matoran. « Je t'ai vaincu. Tout l'air que tu respires maintenant n'arrive seulement que parce que je te le permets. Peu importe où tu vas, qui tu combats, combien de batailles tu gagnes – tu sauras que tu marches, parles et vie seulement grâce à moi. » Vultraz rit. « Je t'ai sauvé la vie, Mazeka… Je pense que cela mérite au moins un ‘merci', pas toi ? »

Mazeka ne dit rien, il observa juste son ennemi avec des yeux remplis de haine.

« Bien sûr, c'est une honte que j'aie perdu le petit De-Matoran, mais pas d'inquiétudes – je le rattraperai plus tard, et je lui donnerai ce que je ne t'ai pas donné, » continua Vultraz. « Quand à toi… Vis une longue vie, Mazeka. Je veux que tu te souviennes de ce jour. »

Avec cela, le Ta-Matoran rabaissa son épée et disparut dans la jungle. Mazeka se remit sur ses pieds, prêt à le poursuivre et à régler ses comptes une bonne fois pour toutes. Mais une main invisible le retint.

« Nous ne sommes pas là pour ça, » dit Jerbraz. Mazeka pouvait l'entendre clairement, même s'il ne pouvait pas le voir. « Nous avons ce que nous sommes venus chercher. Satisfais-toi de cela. »

« Mais… » Commença Mazeka, en colère et frustré. Puis il s'arrêta. Si ce Krakua était aussi important, l'avoir avant Vultraz comptait plus… n'est-ce pas ?

« Krakua est en sécurité, » dit Jerbraz. « Maintenant il peut être entraîné. Il y a une raison pour laquelle on ne voit pas beaucoup de Toa du Son aux alentours – ils sont vulnérables à leurs propres pouvoirs. Une des petites blagues des Grands Êtres, je suppose. Nous nous assurerons qu'il pourra utiliser son pouvoir – complètement – quand il deviendra un Toa, un jour… Car on va en avoir besoin. »

Mazeka n'écoutait qu'à moitié. Son esprit était concentré sur son combat avec Vultraz – un combat qu'il souhaitait ne pas être fini. « Ecoutes, » dit-il. « j'ai fait ce que tu m'as demandé. Je veux une faveur en retour. Je veux un entraînement. »

« De quelle sorte ? » demanda Jerbraz.

« Je veux apprendre à combattre, » dit Mazeka, d'un ton sinistre. « Je veux apprendre à gagner proprement… et à gagner salement. Une fois que ce sera fait, je voudrais être un maître de combat avec l'épée, avec mes poings, et avec n'importe quelle sorte d'armes – ensuite je voudrais que tu t'écartes de mon chemin. »

« Tu vas chercher ce Ta-Matoran, je suppose ? » dit Jerbraz.

Mazeka s'éloigna de la voix, s'aventurant dans la jungle. « On perd du temps. Tu a un Matoran à rapporter… Et je dois me préparer à la chasse. »

---

Maintenant…

Mazeka marchait dans un immeuble dans l'une des parties les plus désagréables de Stelt. L'île entière était dans un vacarme – quelque chose à propos d'une chose reptilienne monstrueuse qui tirait le plafond d'un immeuble. Il ne vit aucun signe d'une créature géante, et il considéra cela comme une autre histoire Steltienne.

Il était parti voir un Fe-Matoran dont le nom changeait tous les quelques mois. Un constructeur de Nynrah renégat, qui avait un mauvais bras droit, suite à un accident dans une forge. Bien sûr, n'importe quel Nynrah avec de bons outils aurait pu faire une nouvelle partie mécanique pour remplacer celle endommagée, mais il ne l'avait pas fait – on racontait qu'il l'avait gardé pour se rappeler que même les meilleurs font des erreurs.

Deux grands guerriers bleus se tenaient au bas des escaliers menant au deuxième étage. Ils firent comprendre que les visiteurs n'étaient pas acceptés. Mazeka acquiesça, se retourna comme s'il partait, puis tourna et fit un coup dévastateur dans le genou du plus proche. Quand le deuxième prit son épée, Mazeka sortit son propre poignard. Il désarma la brute dans un mouvement souple. Le garde chargea et Mazeka s'évada, s'échappant derrière son adversaire plus grand que lui. Avant que le garde ne puisse se retourner Mazeka fit un saut standard, posa la main sur une des épaules du guerrier et frappa de ses deux genoux sur sa face. Cela ne fit pas grand-chose d'autre qu'étourdir le gorille, mais c'était tout ce dont avait besoin Mazeka. Il prit l'avantage de la situation pour courir dans les escaliers.

La porte du magasin du Fe-Matoran était fermée. Mazeka la ramena à terre d'un coup de pied. Le Matoran du Fer tenta de saisir une arme, mais la dague de Mazeka était déjà prête au lancer. « Je veux juste parler, » dit Mazeka.

« Tu as une façon assez bruyante de dire bonjour, » répondit le Fe-Matoran. « Je suis ouvert à toutes les affaires – tu n'avais qu'à frapper. »

« Je connais tout de tes affaires, » dit Mazeka. « Quelqu'un t'en parlera un autre jour. Pour le moment, je n'ai qu'une question – où est Vultraz ? »

Le Fe-Matoran fit de son mieux pour paraître confus. « Je ne connais aucun Vultraz. »

« Tu l'as aidé à modifier son véhicule, » répondit Mazeka. « Et il l'a utilisé pour prendre à l'assaut un village sur une île non loin d'ici. Deux Matoran furent tués, et une douzaine d'autres blessés. Tu es responsable de cela. »

« Pourquoi moi ? » dit le Fe-Matoran. « Je ne l'ai pas fait ! Il l'a fait ! »

Mazeka prépara son poignard, puis le lança sur le constructeur Nynrah. Il toucha son masque, le faisant tomber. Le Fe-Matoran se pencha et alla chercher son masque perdu, mais Mazeka l'atteignit en premier et donna un coup de pied dedans pour l'envoyer plus loin. « Vultraz. Maintenant. »

« Je ne sais rien ! » balbutia le Matoran. « Rends-moi mon masque ! »

Mazeka posa le pied sur le masque tombé. « Dis-moi ce dont j'ai besoin ou je le réduis en pièces. Ensuite toi et moi, nous aurons une longue et belle conversation avant que tu ne t'évanouisses. Alors que va-t-il se passer ? »

« Il a dit… Il a dit qu'il aller faire des affaires avec un Makuta, » dit le Fe-Matoran. « Il a dit qu'il se dirigeait vers le cœur… C'est tout ce qu'il a dit, je le jure, le cœur… Pour apporter quelque chose à quelqu'un nommé Icarax. »

Mazeka acquiesça. Cela correspondait à d'autres morceaux d'informations qu'il avait recueillis.

« D'accord, merci pour l'information, » dit-il. Presque accidentellement, il baissa le pied et brisa le masque en pièces. « La prochaine fois, évite de mettre autant de temps. »

Mazeka sortit de la salle, tellement perdu dans ses pensées qu'il ne remarqua presque pas les deux gardes qui l'attendaient dehors. Il était tellement distrait que cela lui prit dix bonnes minutes pour s'en sortir. Sur le chemin du retour, sur son Arpenteur des Marais, il se demandait – que faisait Vultraz à ce moment ? Comment pourrait-il l'arrêter ?

Chapitre 5

Daxia était un bel endroit à visiter, qui vous fournissait si vous étiez un membre de l'Ordre de Mata Nui et aviez été invité. Il y avait des endroits pour se détendre et s'exercer, des bibliothèques remplies de tablettes sur tout sujet imaginable, et un centre d'énergie pour quand on a besoin de se nourrir. Naturellement, il y avait également un arsenal, un entrepôt d'équipement, et un centre de vaisseaux auquel les membres pouvaient accéder avant de partir en missions.

Si, d'une part, vous n'êtes pas le bienvenu… Et bien, c'était une autre histoire, comme l'avait découvert Mazeka. Il avait été à Daxia autrefois, pendant sa formation, et s'était même vu offrir son véhicule Arpenteur des Marais par Toa Helryx, chef de l'Ordre. Avec une certaine réserve, elle avait approuvé sa poursuite de Vultraz, à condition qu'il soit disponible pour effectuer d'autres travaux pour lesquels elle avait besoin de lui. Elle lui avait également clairement fait comprendre que les voyages de retour pour Daxia devaient être peu nombreux, afin que l'Ordre puisse s'assurer qu'il n'est pas suivi dans sa base secrète.

Ce jour-là, Mazeka n'avait pas fait ça. Il s'était aventuré sur les côtes de Daxia, à la recherche d'information. Son vieil ennemi, Vultraz, se dirigeait vers un endroit appelé le Cœur, apportant quelque chose pour un Makuta dénommé Icarax. Mazeka était déterminé à l'arrêter, mais d'abord, il devait savoir ce qu'était le Coeur et où il se trouvait. Et il savait qui aurait les réponses à ses questions.

« Helryx ! » cria-t-il, alors qu'il courait à travers le couloir central de la Base de l'Ordre, poursuivi par deux Gardes. « J'ai besoin d'assistance ! »

« Saisis-le ! » cria l'un des Gardes. « C'est peut-être un espion de la Confrérie ! »

Mazeka s'arrêta soudainement et s'aplatit sur le sol. Le garde principal se prit les pieds dans son corps et dégringola. Mazeka se releva, saisissant les poignets du second Garde. Avec un mouvement rapide, il renversa le garde au-dessus de ses épaules, envoyant la sentinelle s'écraser sur le sol.

« Désolé, » dit Mazeka. « Mais je n'ai pas de temps pour les coutumes officielles. »

Chaque garde commençait à se relever, donc Mazeka s'échappa. Bien qu'il ne puisse pas devenir invisible comme son ancien entraineur, Jerbraz, il savait comment ‘disparaître' quand il en avait besoin. Les ombres étaient ses amies. Il trouva une cachette et attendit les Gardes pour aller s'échapper.

Mazeka savait où se trouvait la chambre de Helryx – il connaissait aussi tous les pièges et les stations de garde sur le chemin. Jerbraz l'avait entraîné à prêter attention à ce genre de choses. On ne pouvait jamais savoir quand on pourrait avoir besoin de ces connaissances. Maintenant il les utilisa pour éviter d'être observé alors qu'il se faufilait jusqu'au centre de la base.

Sous des circonstances normales, cela aurait probable été impossible à réaliser. Mais avec l'Ordre maintenant en guerre avec la Confrérie, le nombre de membres sur Daxia avait largement baissé. La plupart des agents étaient dehors, dirigeant des opérations contre des forteresses de Makuta, laissant beaucoup moins de gardes à éviter.

Se frayer un chemin jusqu'à la chambre d'Helryx aurait été impossible – trop bien protégée. Mais il avait découvert un tunnel de secours dans un mur et avait cherché où il aboutissait. Maintenant il pénétra dans cette sortie cachée et suivit le long du chemin, en direction de son but.

Mais quand il émergea, il remarqua qu'Helryx n'était pas là. Au lieu d'elle, c'était un agent de l'Ordre de Mata Nui haut-gradé, Tobduk. C'était justement l'être que Mazeka souhaitait à peu près le moins voir.

Tobduk était grand : il faisait près de 3 mètres, et, bien que son corps ait l'air maigre, c'était très trompeur. C'était une masse de muscles. Il portait le Kanohi Sanok, le Masque de la Précision, et il lui était bien approprié… Car c'était un tueur.

Ce membre particulier de l'Ordre était assigné aux sales boulots, et y prospérait. Il était particulièrement connu dans le groupe pour avoir planifié les morts ou détruit personnellement tous ceux qui connaissaient l'île d'Artakha – incluant les autres membres de l'Ordre et un Makuta. Bien qu'on puisse facilement supposer que quelqu'un comme lui soit froid et calme, Tobduk était en rage perpétuelle – il se nourrissait de la colère, de la sienne comme de celle des autres, et cela le rendait plus fort.

Mazeka avait combattu Tobduk quelques fois pendant son entraînement. Il avait tout le temps perdu. Malgré les efforts du Matoran, la frustration et la colère grandissaient en lui pendant le combat, ce qui rendait Tobduk encore plus fort. Ensuite, le combat se terminerait en quelques secondes.

« Viens donc, Mazeka, » dit Tobduk, avec l'amabilité d'un loup Kavinika affamé. « Je sais que tu es là. »

Il n'y avait pas moyen de denier ou de reculer l'inévitable. Mazeka ouvrit l'entrée du tunnel et pénétra à la lumière. « J'aurais pensé que tu serais dehors en train de tuer quelque chose, » dit-il. « Helryx t'as-t-elle grondé ? »

« Mon heure approche, » dit Tobduk. « J'ai été fait pour la guerre. »

« Bien, » dit Mazeka. Il s'efforça à rester calme et zen, pour éviter de donner de la force en plus à Tobduk. « J'espère que toi et tes batailles, vous serez heureux ensemble. J'ai besoin d'informations. Où est Helryx ? »

« Dehors, et tu ne viens pas à nous… Nous t'appelons, » grogna Tobduk sur un air menaçant.

« Vultraz se dirige vers le Cœur, et apporte quelque chose à un Makuta, » expliqua Mazeka. « Je dois le suivre, mais je ne sais pas où se trouve le Cœur. »

« Moi, je le sais, » dit Tobduk. Ses yeux réussirent à, d'une certaine façon, luire tout en restant froids et mort en même temps. « Et je pourrais te le dire… Mais pas tout de suite. » Il prit une dague sur le bureau de Helryx et joua avec. « Jerbraz dit que tu es arrivé loin. Mais as-tu ce qu'il faut pour être capable de tuer ? »

Nous y voilà, pensa Mazeka. Il va me provoquer en duel pour l'information que je cherche. Et je suis meilleur que je ne l'étais auparavant, mais pas au point de le battre.

A la surprise de Mazeka, Tobduk, replaça la Dague dans son étui sur sa hanche et sourit. « Non. Te vaincre à nouveau ne serait même plus un sport, avec toutes les meilleures cibles qu'il y a dehors. J'ai un travail à faire, Mazeka… Et je pourrais avoir besoin d'aide. Soit tu m'aides et je te dis ce que tu veux savoir… soit tu refuses, et les gardes te traînerons dans une cellule d'interrogatoire, pendant que Vultraz est en liberté. »

Mazeka n'avait pas le choix. Son besoin de revanche sur Vultraz était la chose la plus importante pour lui. S'il devait s'allier avec quelqu'un comme Tobduk pour arriver à ses fins, qu'il en soit ainsi.

« Que dois-je faire ? » demanda Mazeka.

« Rien de très terrible, » dit Tobduk, sortant déjà de la chambre, s'attendant évidemment à voir Mazeka le suivre. « On part juste à la chasse. »

Chapitre 6

Mazeka saisit le bras de Vezon et l'envoya loin de l'endroit où combattaient Tridax et Tobduk. « Viens, espèce de fou, » dit le Matoran. « Tu veux tu faire tuer ? »

« Et bien… » Dit Vezon, comme s'il réfléchissait sérieusement à la question. « Quoi qu'il en soit, je veux voir la fin. »

« Crois-moi, il y aura un grand nombre de fins à voir, » dit Mazeka, avec une légère amertume dans sa voix. « Tout prends fin éventuellement… Et parfois, tu n'es pas sûr de savoir pourquoi. »

« Qu'est-ce que c'est profond. Qu'est-ce que c'est réfléchi, » dit Vezon. Puis, il ajouta, « Comme c'est ennuyeux. Qui es-tu et pourquoi es-tu ici ? »

« Je suis là pour te tuer, » dit Mazeka.

« Oh, » dit gaiement Vezon. « Je savais qu'il y avait quelque chose en toi qui me plaisait. »

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Tobduk regardait les restes de l'armure du Makuta se dissoudre face au virus mangeur de Protoacier. Cela ne lui laissait que son Antidermis qui flottait librement pour se débrouiller. Pendant ce temps, la forteresse de Destral continuait de remuer et de s'écrouler face à l'offensive extérieure.

« Espèce de Makuta, » dit Tobduk, en remuant la tête. « Au final, tu n'es qu'un fil de corruption, n'est-ce pas ? Aucune substance du tout. Pas comme ces Toa que tu as emprisonné dans cette chambre entière. »

Tobduk regarda autour de lui. Il ne reconnaissait pas les Toa enfermés, mais il pouvait affirmer qu'ils étaient – d'une certaine manière – tous un seul être. « Quelqu'un s'est amusé avec des choses qui auraient été mieux ignorées, » dit-il avec une voix sobre, vaguement sinistre. « J'ai entendu assez de contes de Turaga pour savoir à quoi cela mène. »

L'Antidermis qui flottait au milieu de la sale prit une teinte plus sombre de noir et vert. Tobduk ne doutait pas que le Makuta essayait de l'attaquer mentalement… Ou même peut-être supplier pour sa vie ? Mais avec ses boucliers mentaux activés, rien ne passait. Cela valait mieux, cependant. Il détestait écouter un nuage de gaz pleurer.

« Je peux deviner ce à quoi tu penses, » dit Tobduk. « Avec tous ces Toa ici, aucun n'oserait détruire Destral. Aucun ne risquerait de causer des dégâts sur ces autres réalités. Personne ne sacrifierait toutes ces vies. »

Tobduk sourit et sortit un bâton à l'air mauvais. Sur son manche étaient inscrits des symboles Matoran et sa tête était sculptée à l'effigie d'une Vipère de la Damnation. « Bien, laisse-moi te raconter quelque chose. J'étais habitué à vivre sur un île à l'Est… Juste un simple endroit, où certains d'entre nous essayaient d'aller certains jours. Nous avions de petits problèmes de Rahi, mais rien de très sérieux. Du moins, avant qu'un Makuta n'y arrive.

Il comptait faire une petite expérience. Il mélangea un peu de ceci, un peu de cela, et avant qu'on ne puisse le savoir… il avait une grande araignée… et ensuite un grand nombre d'autres. Mais ce n'était pas assez… Il devait savoir ce qu'elles étaient capables de faire. Alors il les relâcha sur notre village… Tout était fini en quelques minutes. Quand ils avaient terminé, le Makuta renomma l'île Visorak en l'honneur de ses bêtes. »

Tobduk frissonna légèrement, de ses mémoires. « Je me suis évadé de l'île… Certains ont réussi, également… puis je suis allé jusqu'à Nynrah, et, d'ici, à Stelt. Pendant le trajet, l'horreur de tout ce que j'avais vu m'avait… changé. Quand mes nouveaux amis me recrutèrent, ils me nommèrent ‘Tobduk', qui signifie ‘survivant'. Leur sens de l'humour, je suppose. »

Les yeux de Tobduk luisirent d'une mixture de rage et de folie. « Car, vois-tu, je n'ai pas survécu. Je ne sais même pas qui j'ai été auparavant. Je ne suis pas celui que j'étais… et Je ne suis pas ce que l'Ordre comptait faire de moi. Je ne suis personne. »

Un rayon d'énergie blanche, chaude, émergea du bâton de Tobduk. Il toucha l'Antidermis dans l'air, l'incinérant en un laps de temps. Tobduk n'arrêta pas avant que chaque particule ne soit partie.

« Impressionnant, » dit Mazeka depuis l'entrée.

Tobduk haussa les épaules. « Ca passe le temps. Où est l'autre ? C'est un Rahi en liberté… Et il doit être surveillé. »

« Il est mort, » mentit Mazeka. Il n'avait aucune idée de qui était ce Vezon, mais il n'avait pas de raison de le tuer non plus. Il décida de le laisser prendre ses chances avec l'armée derrière la porte, malgré les maigres chances qu'il avait.

« Tu as une dette envers moi, » continua le Matoran. « Tu m'as dit que si je t'aidais, tu me dirais comment trouver le Cœur. »

La forteresse fut déstabilisée par une explosion. Le plafond de cette chambre craquela et des poussières commencèrent à tomber. « Alors je l'ai fait, » dit Tobduk, visiblement indifférent par rapport à la destruction tout autour de lui. « Très bien, Matoran, je vais te montrer la bonne direction. »

« Et pour tous ces Toa ? » demanda Mazeka.

« Mauvais endroit, mauvais moment, » répondit Tobduk. « Ils n'appartiennent pas à cet endroit et nous n'avons pas le temps de les renvoyer chacun chez eux. Ils représentent les dégâts de la guerre. Tu peux les aider si tu le veux, mais j'en ai fini ici… et donc je m'en vais. Si tu veux le secret du Cœur, alors viens avec moi. »

Mazeka réfléchit. Les vies d'une poignée de Toa qu'il ne connaissait pas ou arrêter le mal quelconque que Vultraz avait prévu. Il savait ce que ferait un Toa – risquer le plus possible pour sauver ceux sans aide et laisser les méchants s'échapper, laissant peut-être plus de vies en danger ainsi. Mais c'était peut-être pour cela qu'il n'y avait qu'un peu plus de 50 Toa restants dans l'Univers… Et, quoiqu'il en soit, Mazeka n'en faisait pas partie.

« D'accord, » dit le Matoran. « Partons. »

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Quand le Matoran et l'agent de l'Ordre eurent disparu de la chambre, Vezon sortit de l'ombre. Destral tombait en pièces tout autour de lui, mais il l'ignora. Ses yeux étaient fixés sur ces tubes de cristal et les Toa qui reposaient à l'intérieur.

Il s'était moqué de la ‘collection' de Makuta Tridax peu de temps avant. Mais, alors que le psychopathe pointait son doigt vers l'un des tubes, il ne pouvait s'empêcher de se demander :

Que ne ferais-je pas avec une armée de Toa de mon côté ?

Chapitre 7

Mazeka pilotait son Arpenteur des Marais à travers les eaux de Karda Nui. Il avait pris trop de temps à obtenir de Tobduk les directions vers cet endroit, et encore plus de temps pour reprendre son véhicule sur Daxia. Mata Nui sait ce que Vultraz avait bien pu faire comme horreurs pendant ce temps.

L'arpenteur s'avançait rapidement dans l'eau ténébreuse. La force magnétique des bouts de ses jambes le gardait à quelques centimètres au-dessus de la surface des marais. N'importe quand, un tentacule… Ou quelque chose de pire… émergerait de la boue et essaierai de saisir le véhicule, et Mazeka devrait s'en occuper alors.

Le bruit de la bataille se faisait entendre partout. Les Toa combattaient des créatures cauchemaresques aux ailes de chauves-souris, que Mazeka supposait être des membres de la Confrérie des Makuta. Ses sources lui avaient dit qu'Icarax avait été envoyé ici, et que cet Icarax avait à son tour demandé Vultraz. Il ne pouvait y avoir qu'une seule raison à cela, et cette raison dégoûtait Mazeka.

Cinq ans auparavant, Mazeka et son mentor avaient travaillé dur, en cherchant les origines de toutes les choses de l'Univers. Tout le monde connaissait les Grands Êtres et le Grand esprit Mata Nui, mais quels en étaient les mythes, quels en étaient les faits ? Les deux étaient déterminés à le découvrir. Bien qu'ils ne s'approchèrent jamais de savoir tout ce qu'ils devaient savoir, ils en avaient appris beaucoup, ainsi qu'un secret crucial : l'origine des Makuta. Sur une de leurs tablettes étaient écrit leur meilleure théorie sur comment le grand Esprit avait apporté les Makuta à la vie, et où. Cette tablette faisait partie des nombreuses tablettes volées par Vultraz.

A une époque, ça aurait été un crime. Maintenant, cela pouvait être un désastre. Un Makuta armé de ces connaissances pourrait créer une armée de ses frères, voire une version plus puissante de lui-même. Mazeka n'était pas sûr qu'Icarax avait appris ce que savait Vultraz, ou pourquoi il voulait cette information à ce moment, mais une chose était sûre : Icarax ne devait surtout pas pouvoir y mettre ses griffes.

C'était plus facile à dire qu'à faire. Karda Nui était un endroit gigantesque, et donc trouver Vultraz n'allait pas être facile. Et il devait le faire sans se mêler à la bataille entre les Toa et les Makuta.

Un de ces jours, je devrais vraiment arrêter de prendre tous les boulots faciles, pensa-t-il.

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Vultraz volait avec son Chasseur des Cieux bien au-dessus des eaux du Marais. Il avait l'impression de visiter un pays des merveilles. En-dessous, les Toa se faisaient écraser par les Makuta, les Matoran de l'Ombre pourchassaient leurs anciens amis. C'était un petit coin de paradis.

Il se souvenait de comment il était avant de devenir un Matoran de l'Ombre. En vérité, il n'y avait pas beaucoup de différence. Il était un peu plus puissant désormais, mais il n'avait jamais vraiment eu l'usage de la justice et de la morale autrefois, alors son nouveau mode de vie était en majeure partie comme son ancien.

Les faibles appels télépathiques d'Icarax l'avaient atteint sur Destral. Le Makuta était sûrement gravement blessé. Vezon devait d'abord retrouver les tablettes qu'il avait volées longtemps auparavant, pour vérifier ses informations. Ce serait une idée suicidaire de donner de mauvaises informations à Icarax.

Il se dirigea vers la gauche, en suivant l'appel mental d'Icarax. Ses yeux aperçurent ensuite loin en-dessous le mouvement à l'ouest. Au début, il pensait qu'il s'agissait d'un Toa ou d'un des Av-Matoran, très probablement en train de fuir. Puis il put remarquer les traits distinctifs du Arpenteur des Marais et savait dès lors qui était-ce.

Vultraz sourit. D'une certaine façon, c'était normal. La Confrérie s'apprêtait à gagner sa plus grande – et son ultime – victoire… Et le destin avait ramené son vieil ennemi, Mazeka, entre ses mains. Son seul regret était que Mazeka ne pourrait vivre assez longtemps pour voir triompher les Ombres.

En oubliant momentanément Icarax, il envoya son vaisseau et chute libre, droit devant Mazeka.

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Mazeka remarqua Vultraz avec très peu de temps pour réagir. Le Chasseur des Cieux volait à basse altitude au-dessus des Marais, s'apprêtant à entrer en collision avec l'Arpenteur des Marais. Alors que Vultraz activait ses fusils des cieux, Mazeka fit de même, même s'il envoyait son véhicule droit dans celui volant qui arrivait.

Les deux vieux ennemis se lancèrent dans leur confrontation finale, ou peut-être leur destruction mutuelle… Mais n'atteignirent jamais l'autre.

Un portail s'ouvrit dans l'espace droit devant eux. Il était trop tard pour s'arrêter, trop tard pour se retourner… Et trop tard pour faire quelque chose d'autre que plonger dedans. Et ainsi chacun avait quitté Karda Nui…

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Il y eut un moment écœurant d'ombre et de désorientation. Quand la lumière était revenue, l'Arpenteur des Marais fonçait droit dans un énorme arbre entouré de métal doré. Mazeka reprit difficilement le contrôle du véhicule et le tourna. Sans équilibre, le véhicule se renversa. Il put sauter juste à temps.

Non loin de là, Vultraz s'était approché de ce qui ressemblait à un lac. Ce ne fut que lorsqu'il s'avança qu'il vit les ‘eaux' onduler que une sorte de vaste organisme. Quelques secondes plus tard, des morceaux de cristal coupant sortirent des profondeurs du pseudo-lac, prenant des pièces du Chasseur des Cieux. Mis hors de contrôle, le véhicule partit en spirale. Vultraz sauta juste avant que le véhicule ne frappe la surface de ce qu'il pensait maintenant être une créature. A l'instant où le véhicule eut un contact, il se transforma en énergie pure et disparut.

Vultraz, qui s'agrippait à une branche d'arbre, dit : « Et bien, c'était bizarre. »

Mazeka se retourna en entendant quelqu'un s'approcher à travers les bois. Il fut surpris de voir émerger une Ga-Matoran, suivie d'une Toa de l'Eau. « Qui es-tu ? » demanda-t-il. « Et… Où suis-je ? »

« Où… ? » dit le Ga-Matoran. Elle rit ensuite. « Oh, je vois. Un autre test. Bien, je vais jouer le jeu. Vous êtes sur Spherus Magna, et je suis Toa Macku. Cette masse de muscles surdimensionnée est un de mes villageois. Toujours heureuse de rencontrer un autre héros de la Fusion. »

Chapitre 8

« Spherus Magna ? » dit Mazeka, alors que lui et Vultraz marchaient derrière leurs hôtes. « Qu'est-ce donc au nom de Mata Nui que Spherus magna ? »

Toa Macku se retourna pour le regarder. « Tu as dû te cogner fort quand tu t'es écrasé. Et qu'est-ce qu'un Mata Nui ? »

« Qu'est-ce qu'un… » Répondit Mazeka, choqué.

« Hmmm, » dit Vultraz. « Je pense que nous ne sommes plus à Karda Nui. Peut-être que si je tape des pieds trois fois et que je souhaite très fort… »

« C'est Spherus Magna, » dit Macku, gesticulant en montrant les arbres tout autour. « C'est le monde entier. Tu devrais le savoir, tu as aidé à le sauver. »

« Je l'ai fait ? » dit Mazeka.

« Bien sûr que nous l'avons fait, » dit Vultraz. « C'était le bon temps, n'est-ce pas, Macku ? Je ne me fatigue jamais à écouter cette histoire. »

Macku sourit. « Moi aussi. Mais mon amie Matoran ici, Helryx, commence à être écœurée de cette histoire, je pense. »

« Ce n'est pas vrai, » dit la grande figure à l'armure bleue. « J'aurais juste aimé pouvoir être un peu utile, c'est tout. »

« Je sais, je rigolais, » répondit Macku. « Mais tu sais que les Grands Êtres nous ont donné le devoir, à nous, les Toa, de prendre les travaux risqués – c'est pourquoi ils nous ont conçus si agiles et si rapides, bien qu'un peu petits. Vous, les grands Matoran, êtes supposés faire le travail dont le village à besoin pour se développer. »

Mazeka sentait comme si le monde s'était retourné sens dessus-dessous. Les villageois Matoran étaient des Toa ici ? Et les Toa des villageois ? Et Helryx – leader de l'Ordre de Mata Nui – n'avait pas la moindre aide dans une seule situation ? C'était fou.

« Vultraz a raison, malgré tout, » dit-il, en pensant rapidement. « C'est une grande histoire. Je parie que tu la raconte bien, toi aussi, Macku. »

« Pas aussi bien que Takua, mais je fais de mon mieux, » dit Macku, avec de la fierté dans sa voix. « Bien c'était il y a un peu plus de 100 000 ans. Quelques villageois avaient découvert un liquide argenté sortant d'une fissure et partirent voir ce que c'était. Ils le touchèrent, et, pouf ! Plus un villageois. Plus tard, quelqu'un d'autre tenta d'en prendre un peu et son outil se transforma en fourche. Etrange. »

Mazeka se renfrogna. Cela ressemblait à la description du Protodermis Énergisé. Il avait toujours pensé qu'il avait été créé par les Grands Êtres, mais maintenant cela semblait venir du Cœur de ce monde.

« De toute façon, c'était forcément une matière très puissante. Donc tout le monde commença à se battre… Ne faisant pas attention au fait qu'il se répandait partout. Mais les Grands Êtres virent ce qui arrivait, et savaient que si cela ne s'arrêtait pas, la planète serait réduite en pièces. »

Les quatre voyageurs arrivèrent dans une clairière. Il y avait un village à cet endroit, rempli d'êtres comme Helryx. On ne pouvait voir aucun être de la taille de Macku.

« Bienvenue à Ga-Koro, » dit Macku. « Comme je le disait – je suppose que les Grands Êtres rejetèrent leurs quelques premières idées, quoiqu'elles étaient, mais ils arrivèrent finalement à nous sortir de cette situation. Ils créèrent une poignée d'être puissants nommés les Toa – c'est nous – avec des pouvoirs Elémentaires et des pouvoirs de Masques. Et nous partirent sous terre pour reprendre le liquide dans des containers spéciaux et essayer de réparer les dommages. Ce n'était pas facile – ils y avaient déjà de nombreux effondrements, alors encore heureux que nous n'étions pas aussi grands qu'Helryx à ce moment. Cela prit environ cinq ans, mais nous réussîmes à rassembler la planète à nouveau. »

« Et vous n'avez jamais entendu parler de Mata Nui ? » demanda Mazeka.

Macku remua la tête. « Non. Je pourrai demanda à Toa Kapura la prochaine fois que je le vois, si tu veux. »

« Oh, oui, » dit Vultraz, en gloussant. « Demande-lui pour moi. »

Mazeka en avait assez. « Macku, moi et mon compagnon, nous… ne sommes pas de ces alentours. Et nous devons retourner chez nous. C'est un long voyage… Je sens que ce sera un très long voyage… Et nous ne sommes pas sûrs de savoir comment nous sentir à propos de cela. Connais-tu quelqu'un qui peut nous aider ? »

Macku s'arrêta en pensant. « Et bien, il y a Gali, » dit-elle finalement. « Elle tient un marché de canoë. J'ai entendu dire qu'elle a été aussi loin au sud que les montagnes, mais pas beaucoup plus loin. Je ne pense pas qu'il y ait grand-chose à voir au-delà des cimes. »

« Je pense que nous allons avoir besoin de plus d'un canoë, » dit Mazeka.

« Pourquoi se presser ? » dit Vultraz. « Je pense que je pourrais commencer à aimer cet endroit. ‘Toa Vultraz'… Cela sonne bien, non ? »

« Si vous êtes vraiment inquiets, je pense qu'il n'y a qu'une chose à faire, » dit Macku. « Vous allez devoir aller voir les Grands Êtres. Ils connaissent ce monde mieux que personne, de la Grande Mer aux Glaces du Nord. Je suis un peu occupée, mais je suis sûre que je peux vous trouver un guide, si vous voulez. »

« Oui, merci, » dit Mazeka. Après que Macku soit partie, il se retourna vers Vultraz, furieux. « Nous ne sommes pas d'ici. Nous retournerons chez nous, avant de causer des dommages à ce… Quel que soit cet endroit. »

« Tu ne pouvais m'arrêter dans ton propre Univers, quand tout l'Ordre de Mata Nui et de vrais Toa étaient avec toi, » ricana Vultraz. « Ici, dans cette forêt pacifique, avec des Toa moitié moins grands, des villageois de grande taille, et aucun Grand esprit, tu n'as pas la moindre chance. »

Vultraz s'émerveilla. « Donne-moi un mois, Mazeka, et je commanderai cet endroit. Et toi – si tu es toujours en vie – tu seras l'ennemi public numéro un de Spherus Magna. »

Chapitre 9

Si Mazeka pensait avoir été bouleversé par toutes les différences entre le monde de Spherus Magna et l'Univers auquel il était habitué, il devait s'apprêter à un choc encore plus grand. Toa Macku revint avec un guide pour la forteresse des Grands Êtres – un être grand, à l'armure blanche qu'elle présenta comme Makuta Teridax. Le nouvel arrivant salua Vultraz et Mazeka et suggéra de s'avancer tout droit, car il s'agissait d'un chemin traître dans l'ombre.

« Alors, ton titre est Makuta ? » demanda Mazeka. « Que fais-tu ? »

« Tout ce qui est nécessaire, » répondit Teridax. « Mon rôle est d'aider les Toa à surveiller les villageois ; de créer de nouvelles formes de vies, tant qu'on en a besoin ; et d'apprendre les vertus d'union, devoir et destinée à ceux que moi et mes frères apportons à la vie. »

Vultraz pensait qu'il allait être malade. Qu'était-il arrivé aux Makuta ici ? Où étaient le délicieux mal, les plans complexes, l'ambition impitoyable ? Ou… Et si les actions des Makuta avaient été influencées par la haine/jalousie envers Mata Nui, et qu'il n'y avait pas de Mata Nui ici, les choses avaient-elles tourné différemment ?

« Ca n'a pas l'air d'être un travail facile, » dit Vultraz.

« Ca… passe le temps, » dit Teridax. « Un Makuta doit être purement sans doutes, sans peur, et sans une trace d'ombre, alors cela prend des années de méditation avant de pouvoir être prêt à assumer le titre. Les pouvoirs qui dirigeaient autrefois le monde étaient fous et assoiffés de pouvoir – les Grands Êtres ont créé les Makuta en réponse à cela.

Personne ne parla pendant le reste du voyage. Mazeka se posait un tas de questions, mais il n'était pas sûr qu'il fût sage de les poser. Si le Makuta découvrait d'où lui et Vultraz venaient vraiment, il pourrait décider de les emprisonner, ou pire. Après tout, pourquoi les êtres de Spherus Magna voudraient-ils en apprendre sur ceux qui venaient d'un univers aussi belliqueux que celui de Mazeka, ou sur leur dimension ?

Ce fut un long et dangereux voyage à travers les forêts épaisses et les hautes montagnes. A certains moments, un grand rugissement remuait la terre. Les deux Matoran n'en demandèrent pas la source – aucun d'entre eux ne voulait vraiment la connaître – et Teridax ne la donna pas.

Ils arrivèrent enfin à une vaste forteresse faite entièrement de cristal et de fer. Deux autres Makuta gardaient le pont principal. Mazeka et Vultraz les reconnurent comme Gorast et Icarax, aussi en armure blanche. Ils acceptèrent le groupe à passer sans poser de questions. Le seul moment incertain fut quand Vultraz regarda Gorast et murmura, « j'aime la tenue. » La réponse de Gorast fut de l'envoyer dans les airs par télékinésie et de le renvoyer au sol. C'était sa version d'un avertissement sympathique.

Le voyage jusqu'à la forteresse avait été long. Le voyage du pont principal jusqu'à la chambre centrale fut encore plus long. Après le centième retour en arrière, Mazeka fut convaincu que c'était entièrement fait exprès. Les Grands Êtres n'accueillaient visiblement pas les visiteurs, et ne voulaient pas que ceux qui y étaient venus se souviennent de comment les trouver.

Mazeka s'attendit à être amené dans un vaste laboratoire. Au lieu de cela, Teridax les apporta à quelque chose qui ressemblait plus à une chambre de conseil. Une estrade de pierre en demi-cercle se tenait au fond de la salle. La seule illumination venait d'une Lumine tenue sur le plafond, et c'était à peine suffisant pour voir sa main devant sa face. Il pensait pouvoir distinguer légèrement six figures assises sur l'estrade, mais elles étaient ensuite parties. Peut-être, comme tant de choses, cela avait été un piège d'ombre et de lumière.

Une voix douce, pas plus haute qu'un soupir, brisa le silence. « Qui nous as-tu apporté, Makuta, et pourquoi ? »

« Ils prétendent venir d'un autre endroit, et cherchent à y retourner, » dit Teridax. « Ils ressemblent à des Toa, mais je suppose que les apparences sont trompeuses. Et l'un d'entre eux… L'un d'entre eux à l'esprit rempli d'ombre. »

Mazeka se maudit sous sa respiration. Il avait été idiot – les Makuta étaient télépathes. L'entraînement de l'Ordre de Mata Nui lui avait appris à protéger son esprit, mais Vultraz n'avait pas de telle protection contre les intrusions mentales. Teridax avait lu dans son esprit et savait tout désormais.

« Avance, » dit un autre soupir. Mazeka fut étonné par l'ancienneté apparente de la voix.

Il fit un pas en avant. Vultraz hésita jusqu'à ce que Teridax ne le pousse en avant. Il y eut une éternité de silence. Puis d'autres soupirs arrivèrent.

« Notre travail… Mais pas notre travail. Intéressant. »

« Et l'un d'entre eux rempli d'ombres ? Qu'est-ce que c'est intriguant… Y a-t-il eu une erreur lors de sa création, je me demande ? »

« Peut-être devrions-nous le mettre en pièces et voir. »

« Non, non… trop extrême. Mais il doit y avoir des tests, je suis d'accord. »

« Attendez une minute, » dit Vultraz. « je suis pas volontaire pour faire le Rahi de laboratoire. »

« Nous voulons simplement rentrer chez nous, » dit Mazeka. « Nous avons… des affaires à régler là-bas. Je vous demande de nous laisser partir. »

« C'est une opportunité perdue, » soupira l'un des Grands Êtres.

« Peut-être pas. Peut-être pas. Un échange peut être fait. »

« Quel est ton nom, visiteur ? »

« Mazeka. »

« Mazeka, bien. » fut la réponse. « Nous avons de nombreuses et merveilleuses créations, Mazeka… Certaines dont même le loyal Teridax n'a jamais entendu parler. Ta visite est, en vérité, fascinante, mais ce n'est pas une surprise pour nous. Nous sommes bien conscients que nous avons des doubles autre dans les vastes réalités inconnues qui existent. Ce n'était simplement qu'une question de temps avant que l'une de leurs créations ne perce les murs entre les dimensions… Et en considérant l'état chaotique de leurs créations, ce n'était pas un évènement que nous anticipions avec joie. »

« Et donc, nous offrons un échange. Tu seras autorisé à retourner d'où tu viens. Nous garderons ton compagnon – je suis certain que tu as assez d'ombres dans ton univers, et que tu n'en a pas besoin de plus. Et nous serions intéressés de voir où nos doubles alternatifs se sont trompés dans sa création. En retour, tu seras autorisé à rapporter un être de notre univers avec toi, pour maintenir l'équilibre entre les deux réalités. »

Mazeka ne savait pas quoi dire. Il détestait Vultraz, depuis des années, mais il voulait le vaincre justement et le voir rapporté à la justice. Au lieu de cela, il le laisserait dans une réalité étrangère affrontant un futur imprévisible.

« Je suis désolé, » dit Mazeka. « je ne peux accepter votre requête. »

« Cela nous auraient profondément navrés, » répondit le Grand Être, « si c'en était une. Ce n'en était pas une. »

Chirox et Vamprah sortirent des ténèbres et saisirent Vultraz. Mazeka essaya de s'approcher d'eux, seulement pour se faire bloquer le chemin par Teridax.

« J'ai vu les moisissures dans son esprit, » dit le Makuta. « Et bien plus… des choses qui me font honte. J'ai vu comme dans un miroir distordu, un que j'aimerais réduire en pièces. Il n'aura ni plus ni moins que ce qu'il mérite. »

« Tu ne comprends pas, » dit Mazeka, alors que Vultraz se faisait tirer en arrière. « Il est sous ma responsabilité. »

« Il n'est sous la responsabilité de personne, sauf la sienne, » dit Teridax. « Si tu n'apprends rien d'autre lors de ton séjour ici, apprends cela. »

« Fais ton choix, » dit l'un des Grands Êtres. « Il est temps pour toi de partir. »

Mazeka considéra. Voulait-il apporter quelqu'un avec lui, et si oui, qui ? Macku ? Kapura ? Un Grand Être ? Y avait-il une seule personne qui pouvait l'aider dans sa lutte une fois de retour chez lui ? »

Puis la réponse lui vint. Il se retourna vers Teridax et dit, « Vous. »

Teridax acquiesça. « A travers le miroir, alors… »

« Et votre chance de le réduire en pièces, » dit Mazeka.

« Alors préparez-vous, » dit le Grand Être. « Nous n'envions ni votre voyage, ni votre destination. Mais c'est un voyage qui doit être fait tout de même...vers une destination que, peut-être, vous seuls pouvez sauver. »

Personnages

Anecdotes

  • Le commentaire de Vultraz à propos de claquer ses pieds l'un contre l'autre et faire un vœu est une référence au film Le Magicien d'Oz.


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